Les jeunes des Missions Locales et la formation
Dans le cadre de la mise en œuvre du Réseau Pour l’Emploi et de l’expérimentation en Centre-Val de Loire, les acteurs locaux se sont engagés autour de 15 priorités, dont celle de "déployer une carte cible des formations tout au long de la vie" (engagement #8).
Cet engagement fait partie de la première priorité du Contrat de Plan de Développement des Formations et de l'Orientation Professionnelle 2023-2027, visant à "observer et analyser collectivement pour mieux comprendre et accompagner les dynamiques de transformations environnementales, énergétiques, technologiques, numériques et sociales".
Collaboration ARML Centre-Val de Loire et Gip Alfa : cap sur les jeunes
L'objectif de cette action est d’associer les visions des différents publics, secteurs et territoires pour construire des diagnostics partagés sur les besoins en formation tout au long de la vie.
C’est dans ce cadre que l’Association Régionale des Missions Locales (ARML) du Centre-Val de Loire et le Gip Alfa se sont associés pour questionner le point de vue des jeunes suivis par les Missions Locales concernant l’accès à la formation professionnelle.
Fortement engagées pour l’insertion des jeunes, les Missions Locales jouent un rôle clé dans le diagnostic de la carte des formations. Elles apportent des données essentielles sur les attentes de ce public. Le Gip Alfa, grâce à ses missions d’information, d’observation et de professionnalisation, a assuré un appui méthodologique et technique pour cette enquête, apportant son expertise dans l’analyse des résultats.
Près de 1 000 jeunes ont répondu à ce premier questionnaire, permettant de mieux comprendre leurs besoins en formation, les métiers qui les attirent, leurs préférences pédagogiques et leurs attentes en termes de rémunération ou de mobilité.
Cette infographie, réalisée par le Gip Alfa, propose une synthèse de ces résultats au niveau régional, avec des précisions départementales sur les métiers les plus recherchés.
Chiffres clés
- Près de 1 000 répondants, dont 57 % de filles.
- 86 % savent déjà vers quel(s) métier(s) s’orienter.
- 95 % se disent prêts à suivre une formation.
- 64 % souhaitent que la formation soit rémunérée.
- 56 % envisagent une formation longue, d’une durée égale ou supérieure à 12 mois.
Enseignements principaux
1. Des choix de métiers genrés : Les résultats montrent que les préférences professionnelles restent souvent influencées par le genre. Les filles s'orientent principalement vers des métiers tels qu’agente administrative, d’accueil ou dans la petite enfance (ATSEM). De leur côté, les garçons préfèrent des secteurs comme le bâtiment, les travaux publics ou la logistique. Seuls les métiers du commerce et de la vente apparaissent dans le top 10 des deux sexes.
2. Confiance en leurs compétences : 71 % des jeunes estiment avoir les compétences nécessaires pour les métiers qu’ils visent, acquises par leurs expériences personnelles, leurs loisirs ou les formations suivies. Toutefois, 21 % déclarent ne pas être sûrs d'avoir les qualifications requises.
3. Préférence pour l’alternance : Les jeunes plébiscitent les formations en alternance, avec une préférence pour celles en entreprise. Les formations à distance sont peu populaires.
4. Mobilité et accès à la formation : Malgré le fait que 60 % des jeunes interrogés n’ont ni le permis de conduire ni le BSR, 90 % d’entre eux se disent prêts à se déplacer pour suivre une formation. Il est intéressant de noter que 62 % des répondants résident en milieu urbain.
Diversité géographique des choix de métiers
Les résultats montrent peu de différences dans les choix de métiers selon les départements, bien que certaines particularités émergent. Par exemple, dans le Cher, les filles s'orientent plus fréquemment vers les métiers de l'aide à la personne (auxiliaire de vie), tandis que les garçons privilégient les métiers de l'industrie (chaudronnier, dessinateur industriel, ouvrier d’usine).
En Indre-et-Loire, les métiers de l'informatique et de la communication sont plus cités chez les garçons, tandis que certaines filles évoquent des choix très spécifiques comme "maîtresse de cérémonie funéraire" ou "conseiller d’insertion pénitentiaire et de probation".
Dans le Loir-et-Cher, l’influence de l’environnement économique est notable, les filles mentionnant plus fréquemment des métiers en lien avec les animaux, tels que "soigneur animalier en zoo", souvent associés au zoo de Beauval.